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Des femmes glorieuses sur le trône de l’Egypte

CEMO Centre

Des femmes glorieuses sur le trône de l’Egypte

Ce fut un glorieux spectacle de suivre cette parade de 22 momies  de souverains de l’antiquité égyptienne défiler,  dans les rues du Caire,  du  musée  d’Al-Tahrir jusqu’à leur résidence éternelle au Musée national de la civilisation égyptienne. Une spectacle qui  a émerveillé le monde entier.  Le respect et la vénération  étaient de mise. L’ambiance était à la révérence. En  dépit de la célébration, tout le monde retenait  le souffle.  Cette procession est celle des souverains et souveraines  d’Egypte qui  étaient le point de mire de l’humanité  entière pour  des siècles  durant:  ils  l’ont émerveillée par leur  voyage à  travers le temps, inscrit, par  des lettres d’orgueil  et de fierté, dans le grand livre de  la Terre. Ces souverains n’étaient pas  uniquement des rois mais aussi  des reines  qui ont maîtrisé les rênes du  pouvoir et ont marqué  de leurs empreintes des œuvres  qui  rivalisent de splendeur et de génie avec celles de leurs pairs les rois.

Abstraction  faite de toute comparaison  entre elles, les multiples femmes qui  ont régné  sur l’Egypte à  travers l’Histoire  nous ont fourni  la preuve tangible que l’Egypte a vénéré la femme depuis des millénaires et  jusqu’à nos   jours. Le livre de l’Histoire nous renseigne sur de grands noms de femmes resplendissantes de génie et de gloire, présentes à  travers moult statues   et vestiges pour fournir la preuve qu’elles étaient des artisanes de l’Histoire et de la civilisation  de l’Egypte.

 

La reine Néfertiti : quand  la femme dépasse les hommes

La reine Néfertiti  est  l’une des plus  grandes figures féminines  qui  ont  gouverné l’Egypte, Elle a participé  au  pouvoir et joué un  grand rôle dans le gouvernement  du  pays du  temps de son  époux le roi  « Akhnaton » comme il  est probable qu’elle ait  gouverné le pays après sa mort  et avant que le pouvoir soit entre les mains de « Toutankhamon ».

 Nous ne pouvons pas omettre de vue le nom  de la reine « Néfertari »   l’épouse du  roi  « Ramsès II »  qui  fut  une reine d’une force inouïe et de grande influence à  son  époque  au  point qu’elle a joué un  rôle éminent au  niveau  de la diplomatie égyptienne déjà  authentique,  vu  qu’ elle était  douée  de talents multiples :  l’écriture, la lecture et  maitrisait les règles de l’art de la correspondance diplomatique.

La reine « Ti »  était  connue  par  son  intelligence et sa forte personnalité. Elle était  l’épouse principale du  roi  « Aménophis  III ». Elle a exercé un  rôle  important  dans la vie et le règne de son  époux. De nombreuses preuves archéologiques  appartenant à l’époque du  règne de son  époux – qui  regroupent  des statues de dimensions diverses, variant entre les gigantesques et les minimes, montrent la reine aux côtés de son  époux et aux mêmes dimensions que lui suggérant  ainsi   son  prestige  comme on  la voit sur des inscriptions et des tableaux muraux faisant partie des monuments de son mari  célébrant  avec lui   son  accession  au  trône. 

La reine « Ahmès Néfertari » l’épouse du  roi  Ahmès premier  avait  son  nom  inscrit  sur  un  grand  nombre  de temples  comme celui  de la reine « Hatchepsout »  qui  était   une femme qui  ne manquait pas de Zèle et de force.  Son  règne sur l’Egypte a   commencé lorsqu’elle a hérité  du  trône après la mort de son  époux et a été la tutrice de son  fils  « Thoutmosis III » qui était encore enfant. Plus tard,  elle  est montée  sur le trône de l’Egypte en  tant qu’homme  ce qui  explique la tenue masculine qu’elle gardait  sur les fresques et les peintures murales. Elle a régné  avec force et d’une manière qui  n’allait  jamais en  contradiction  avec sa féminité.  Elle était  charmante et d’une magnifique beauté,  Elle était la meilleure de toutes les femmes.  On lui  reconnut sa forte personnalité qui  a fait preuve de sa compétence, au  cours des événements dynamiques qui  ont caractérisé  son  règne de l’Egypte.

 

Les reines d’Egypte en  égyptologie

Les études et les recherches égyptologiques n’ont jamais passé  sous silence le rôle joué par la femme égyptienne.  Les archéologues ont tenu  dans leurs œuvres,  à  retracer leurs biographies et à relater  leur gloire.

 L’ancien  ministre de l’archéologie  et ancien  doyen  de la faculté  d’archéologie de l’Université  Ain  Chams,  Dr.  Mamdouh  Al  Damati  auteur du  livre intitulé « Les reines d’Egypte »  publié  en  2017,  y traite la biographie de femmes modèles qui  sont montées  sur le trône en  Egypte  depuis l’Egypte antique jusqu’à Chagarat al-Durr  qui  devint sultan  de l’Egypte à la fin  de l’époque des ayyubides et au début de l’ère mamelouke.

Le livre passe en  revue les reines qui  ont régné sur  l’Egypte dont Merneith, Khentkaous, Néférousobek, Hatchepsout, Néfertiti et Taousert ; à l’époque de la dynastie ptolémaïque.  On relève de la galerie des reines qui  y  ont régné : Arsinoé II, Bérénice II, CléopatreI, Cléopâtre II  et Cléopâtre III jusqu’à  aboutir à Chagarat al-Durr :  toutes n’en sont qu’une poignée parmi une multitude  qui  ont accédé  au  trône de l’Egypte.

En  2o17,  dans son  livre «  l’Egypte antique,  la femme et les reines »,  l’archéologue Hassan  Abdel  Bassir,  le directeur du musée des antiquités à la Bibliothèque d’Alexandrie traite la biographie des femmes égyptiennes reines et les anecdotes qui  portent  sur leurs règnes  ainsi  qu’un  grand nombre  de vérités historiques  surtout  qu’avec l’arrivée d’Alexandre le grand et ses successeurs,  l’Egypte est devenue un royaume «gréco-ptolémaïque »   jusqu’à  la défaite cuisante de Cléopâtre VII  par les Romains : la dynastie ptolémaïque  d’Egypte fut  alors éteinte et le pays devint alors une partie de l’empire romain.

« L’Egypte fut première à respecter la femme et à lui  accorder  pleinement ses droits  jusqu’à  accéder  à des places vedettes et gouverner le pays. »,  par ces mots le directeur du  musée des antiquités de la Bibliothèque d’Alexandrie,  Dr. Hussein Abdel  Bassir  a commencé  son  discours pour  le poursuivre ainsi : « Depuis l’époque de sa majesté  la reine Neith-Hotep  et jusqu’à l’époque de la charmante et ravissante Cléopâtre VII,  la femme égyptienne a joui  d’un  très grand prestige sans pareil  chez ses paires : Elle a régné  seule  et a accédé  au  trône comme l’homme,  fournissant ainsi  la preuve qu’elle a joui  pleinement de tous ses droits. »

Et si  la femme a été  élevée  au  rang  de la reine et de la déesse  c’est en  raison  de sa sagesse, de son  combat et de son  appel  à libérer  son  pays de l’emprise des  agresseurs et des colonisateurs.  C’est  ce même rôle  qui  fut  joué par la première  combattante  dans l’histoire de l’humanité,  la reine  « Tétishéri » qui  a assumé  un  rôle majeur dans la libération  de l’Egypte des « Hyksôs » pour les chasser de l’Egypte par son  petit-fils « Ahmôsis Iᵉʳ ». Ceci  montre le rôle splendide et grandiose assumé  par les reines de l’Egypte pour défendre leur terre éternelle ; de plus, sa mère, Iâhhotep Ire a contribué à  diriger les corps d’armée,  a protégé l’Egypte ,  a porté soin aux soldats,  a fait rentrer les déserteurs  et a  fait régner la paix et la sérénité sur la Haute Egypte.  

 

La femme, le sultan  des époques islamiques

Les époques islamiques ont été témoins de l’accession  au  trône d’un  grand nombre de femmes aux  côtés de leurs époux  rois.  Chagarat al-Durr,  surnommée Ismat ad-Din Umm  Khalil  est l’une des plus grandes femmes ayant régné  en  Egypte après les glorieuses reines de l’Egypte antique. C’est la première  reine de l’époque islamique,  Elle était  une esclave-  d’origine arménienne  ou  turque-  achetée  par le sultan Al-Malik as-Sâlih Najm ad-Dîn Ayyûb et fut sa favorite,  Elle demeura longtemps son  esclave jusqu’à  ce qu’il lui rende  sa liberté, se marie avec elle et lui met au  monde son fils Khalil. 

Le chercheur  en  antiquités, Chérif Mohamed Sayed a indiqué  que le rôle  des femmes  juste avant l’Islam  était  limité  dans bien  des cas. Les droits de la femme  étaient  bafoués qu’elle n’imaginait  nullement  le prestige qu’elle   aura juste après  la Révélation  au  point que certaines femmes des pays arabes et musulmans jouissaient de privilèges  jamais atteints par ses paires dans les civilisations anciennes grecques et romaines. Emergèrent des femmes dans les domaines de la politique, de la guerre  et autres. Parmi  les plus célèbres  « Zenoubia » ou « Zeba » le gouverneur de Palmyre et « Balqees » la reine du  Yemen :  elles avaient obtenu  tous leurs droits  jusqu’à  détenir le pouvoir.

Sous le règne du califat abbasside, la femme a joué un  rôle politique de premier plan. C’est Al-Khayzuran l’épouse du  calife Al-Mahdî  et mère de  Al-Hadi  et Al-Rachid  qui  a joué un  grand rôle au  niveau  de l’orientation  interne et externe de la politique de l’Etat. Qatr al-Nada, l’épouse du  calife abbasside al-Muʿtaḍid bi-llāh  a accompli  un  rôle grandiose au  niveau  de la protection du  trône lorsque le règne passa à  son fils  alors qu’il  n’avait que treize ans :  elle présida les conseils de magistrature  pour examiner les plaintes et réaliser la justice.  En  Andalousie,  c’est  grâce à Al Zahraa,  l’esclave du  calife Abdel  Rahman  Nasser  qu’il  a pu  achever sa politique de réforme  et c’est à  elle qu’on  doit la renaissance culturelle et éducative du pays. 

Sitt al-Mulk  et Chagarat al-Durr

A l’époque fatimide, la femme a joué un  rôle  très important dans divers domaines  dont en  premier lieu Sitt al-Mulk  qui y  a occupé une place vedette. Elle était dotée de sagesse, de sobriété et d’une ferme personnalité.   Elle présentait toujours ses avis au  calife Al-Hakim bi-Amr Allah  qui  avait  accédé  très  jeune au  pouvoir. Elle était pour  lui  d’un  très grand secours au  point d’en  avoir dans les communes qui  dépendait  du  califat  fatimide des hommes qui  lui  envoyaient  des missives sur l’état des walis.  De  plus,  elle a déployé  de gros efforts pour  préserver  le califat  après la mort d’ Al-Hakim bi-Amr Allah. Elle est allé même jusqu’à  ne pas divulguer la nouvelle de son  décès. Elle tint la correspondance au  nom  de son  frère  puis a  envoyé à  tous les walis des divers gouvernorats  du  Levant  pour  leur demander le serment d’allégeance à  Abou  El  Hassan, le fils d’ Al- Hakim bi-Amr Allah. Il  devint  calife  grâce  à  son  aide et fut surnommé « Az-Zâhir bi-llah ». Et  c’est ainsi  que Sitt al-Mulk  régna sur le calife fatimide pour quarante et  un  ans depuis la mort d’ Al- Hakim bi-Amr Allah  jusqu’au  califat d’« Az-Zâhir bi-llah »qui  n’était qu’enfant à l’époque. Elle avait donc étendu  son  emprise sur le calife fatimide et sur les affaires de l’Etat  pendant  toute cette longue période.