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Premières écoles, premiers collèges dans l’histoire de l’humanité

CEMO Centre

Attaché aux grands temples, les Bar Ankh « Maisons de vie » : Premières écoles, premiers collèges dans l’histoire de l’humanité

Mon fils : « Rien n’est plus sublime que les livres. Une personne qui suit les autres ne réussit pas. J’aimerais pouvoir te faire aimer les livres. Il n’y a pas de profession sans patron si ce n’est celle de l’écrivain. Il est maitre de lui-même. Rien n’est plus bon pour toi qu’une journée passée à l’école ». Voici quelques enseignements du sage égyptien Khiti ibn Dawaf à son fils Bibi. Il remonte au début de la XVIIIe dynastie, ce qui confirme que l’Égypte fut parmi les premiers pays de l’histoire à prêter attention à l’éducation.

Les anciens Égyptiens laissèrent au monde un témoignage remarquable dans le domaine de la civilisation humaine sous toutes ses formes. À son époque, l’ancien Égyptien comprenait l’indispensable devoir d’éduquer une génération capable de construire la meilleure civilisation humaine du monde antique. De ce point de vue, il s’empressa de lui fournir la science fonder sur la bonne éducation. Ceci est confirmé par l’historien grec « Hérodote » dans son deuxième livre sur l’Égypte lorsqu’il dit : « En science, les égyptiens sont supérieurs à tous les autres peuples ».

 

L’éducation dans l’Égypte ancienne

L’éducation dans l’Égypte ancienne n’était pas une couleur de luxe. C’était une nécessité vitale. Fatima Ali, professeure agrégée d’histoire ancienne au Département d’histoire et civilisation de la Faculté des arts, affirme que l’éducation dans l’Égypte ancienne ne se limitait pas aux seuls aspects matériels et spirituels, mais allait au-delà de cela atteignant ce que nous appelons aujourd’hui la philosophie de l’éducation. La première motivation d’une telle vocation fut l’aspect sacré qui entourait la science et les savants. 

 

Les Maisons de Vie 

Les anciens Égyptiens appelaient un bâtiment attaché aux grands temples « Bar Ankh » ou « Maison de la vie ». Pour les anciens Égyptiens, un tel bâtiment était une institution scientifique religieuse, c’est-à-dire une école aussi pour apprendre à écrire que pour former des scribes, et une université pour enseigner la médecine, l’astronomie et les mathématiques. Aussi fut-t-il une académie d’art et une bibliothèque pour les érudits.

Le Dr Mamdouh al-Dumyati, professeur d’antiquités égyptiennes, ancien ministre des Antiquités, explique que : Les Égyptiens construisent des « maisons de vie » depuis l’époque de l’Ancien Empire. Chaque grand temple avait sa propre « Maison de Vie ».  La Maison de la vie, établie par le roi Shepskav, de la IVe dynastie, dans le gouvernorat de Gizeh, connue comme l’une des plus célèbres de ces écoles. Plus tard, la Maison de la Vie fut rejointe par une bibliothèque pleine de livres de papyrus représentant des œuvres religieuses et littéraires, connues sous le nom de livres secrets.

 

L’importance des maisons de vie

Les anciens Égyptiens,  croyant en l’importance de ces institutions, les associèrent à de nombreux dieux égyptiens, en particulier Thot, dieu de la connaissance et seigneur de la plume, « Shat », déesse de l’écriture et Khnoum, dieu de la création dans l’Égypte ancienne.

Les papyrus de textes religieux connus de l’Égypte ancienne comme les livres des seigneurs furent conservés dans les bibliothèques de la Maison de la Vie. Ils racontent comment la vie des seigneurs, des rois et des êtres humains est préservée. Ils décrivent le déroulement des rituels tenus dans les temples et les chants festifs, chantés devant les seigneurs lors de leurs fêtes. Ils présentent également les annales des seigneurs et les légendes qui en furent tissées, lorsque le roi Ramsès IV, l’un des rois de la XXe dynastie, voulut connaître les secrets « d’Osiris », dieu de la résurrection et du jugement et chef de la cour des morts parmi les anciens égyptiens, il étudia ce qui était écrit à son sujet dans les livres de « La Maison de la Vie ».

 

Les maisons les plus célèbres de la vie 

 Ces maisons servaient aussi d’universités de lettres et de sciences. Elles servaient également de lieu de rencontre culturelles pour l’élite des écrivains et des intellectuels. Ajoutée à cela une section spéciale pour l’étude de la médecine. Parmi les plus célèbres de ces sections figurent les deux écoles de médecine dans les temples « d'Abydos », dans le gouvernorat de Sohag au sud de l’Égypte, et « Sais », la première capitale de l’Égypte, située à l’ouest du delta. En plus des « maisons de vie » attachées à la ville de « Memphis » dans le gouvernorat de Gizeh, et à celle de « Tell al-Amarna » dans le gouvernorat de Miniya, au centre de l’Égypte. Aussi des écoles d’astronomie et de mathématiques y étaient-elles également connues. Les architectes - qui participèrent à la construction de temples et de tombes royales - y étudièrent.

Certains chercheurs pensent que ces maisons conservaient, dans leurs salles, une partie de ce qui y fut écrit, comme le tableau « Famine » inscrit sur les rochers d’Assouan, réécrit à l’époque des Ptolémées (son histoire remonte à l’époque du roi « Djoser » IIIe dynastie que « Imhotep », l’architecte de Djoser, écrit les textes du panneau de famine selon ce qui fut mentionné dans les livres de « l’Esprits de Rê ». Ce sont les écritures secrètes écrites sur papyrus, conservées dans la « Maison de la Vie » attachée au temple de « Thot » à Achmonine, dans le gouvernorat de Miniya, lorsqu’il voulait obtenir des informations sur la première zone de cascade à Assouan. Ces livres conservent des informations géographiques sur les régions égyptiennes.

 

Forum des philosophes

Toutes les grandes villes de l’Égypte ancienne et leurs temples se caractérisèrent par des institutions de ce genre. La plus célèbre en fut celle attachée au temple du dieu « Ra » dans la ville de « On » Ain Chams (et al-Mataryyah (actuellement), Les archéologues pensent qu’il s’agit de la plus ancienne maison scientifique du monde. Alors les Grecs y affluèrent pour y apprendre les sciences. Parmi eux se trouvent Solon, le poète et législateur grec, Thalès, le premier philosophe de la culture grecque et l’un des sept sages de la Grèce, mathématicien, et astronome, en plus du célèbre philosophe grec Platon, et d’autres.

 

Le cursus

Dr. Said Ismail, dans son livre « l’éducation dans la civilisation égyptienne antique », a identifié 6 sujets, sur lesquels l’éducation dans l’Égypte ancienne se concentrait. Le sujet primordial fut la « langue », représentée dans l’enseignement de l’écriture et de la lecture. Les Égyptiens la traitaient avec révérence parce qu’ils croyaient que la lange fut un mystère de « Dieu ». Le deuxième sujet fut « littérature », associé également à l’écriture en termes de formulation linguistique saine et d’expressions rhétoriques. Selon le livre de l’archéologue Salim Hassan, la « littérature égyptienne ancienne » fut diverse, y compris des correspondances en prose et des poèmes, dont la plupart se concentraient sur les aspects ainsi religieux que moraux. Comme le papyrus d’Annie et son voyage dans l’autre monde. Certains évoquèrent la souffrance de l’Égyptien, comme les plaintes du « fellah éloquent ».

La « Médecine » et « l’Anatomie" constituent l’un des programmes scolaires les plus importants de l’Égypte ancienne. Ceci fut fondé sur la maîtrise de la momification conduisant à l’ingéniosité ultérieure des Égyptiens dans le diagnostic et le traitement des maladies soit par des méthodes pharmacologiques ou chirurgicales, comme indiqué dans certains papyrus médicaux, comme dans certaines scènes sur les murs des temples. Cela confirme leur supériorité dans les sciences de la médecine et de la pharmacie.

Lorsque les anciens Égyptiens remarquèrent des variables astronomiques, ils tirent à étudier les sciences de « l’astronomie et du calendrier ». Ce qui leur permit d’établir le premier calendrier de l’histoire. C’est grâce à lui qu’ils purent déterminer le cycle agricole. Les anciens Égyptiens excellaient également dans les « arts » sous diverses formes telles que « la peinture, les arts figuratifs, la gravure et l’architecture ». En plus de la musique et du chant, l’art de la gravure – comme la peinture d’ailleurs - se concentre principalement sur l’aspect religieux, représenté dans la relation avec « dieu » et le voyage du défunt vers l’autre monde. Quelques inscriptions représentant la vie quotidienne des anciens Égyptiens sont également apparues.

Les « mathématiques » firent partie des sciences les plus importantes que les anciens Égyptiens souhaitaient étudier. Car ils connaissaient les nombres depuis le début de l’histoire. L’épanouissement des mathématiques commença, bel et bien, avec la douzième dynastie, qui laissa des papyrus contenant des explications arithmétiques des échelles de la terre et des opérations complexes de division, de multiplication et de racines mathématiques.  Il fut crédité de permettre aux Égyptiens d’estimer les superficies et d’imposer des taxes appropriées. Dr. Said Ismail croit que l’ingéniosité des Égyptiens, dans la construction des pyramides, prouve leur supériorité dans les mathématiques et l’ingénierie.

La science dans l’Égypte ancienne attira l’attention des Égyptiens ; son application ayant un grand impact sur les réalisations atteintes par les anciens il y a des milliers d’années. Elles ne cessent de rayonner partout dans le monde.